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Harvey, et soudain l'IA générative fit irruption chez les avocats
Harvey se présente comme un outil basé sur l’intelligence artificielle générative, capable de traiter une vaste quantité d’informations juridiques, de la jurisprudence à la législation, en un temps record. Cette capacité à synthétiser et analyser rapidement les données peut considérablement réduire le temps consacré à la recherche juridique, permettant ainsi aux avocats de se concentrer sur des aspects plus stratégiques de leurs dossiers. En outre, Harvey offre la possibilité d’une formation continue et adaptée aux avocats, en mettant à disposition les dernières évolutions législatives et jurisprudentielles, essentielles pour maintenir leur compétence à la pointe.
Dans ce combat que livrent les avocats et juristes pour rester à jour d’un droit en constante évolution et complexification, Harvey se positionne comme un vecteur de connaissance et d’apprentissage. Il permet une mise à jour constante des connaissances. Outre l’apport en gains de productivité, cet outil peut donc jouer un rôle crucial dans la formation continue des avocats, en les aidant aussi à intégrer l’IA dans leur pratique quotidienne de manière éthique et efficace.
Les limites et défis liés à l'IA juridique sont maintenant connus
L'éthique et la confidentialité des données
L’utilisation de Harvey soulève des questions éthiques importantes, en automatisant une certaine partie du travail jusqu’ici de la seule compétence humaine de l’avocat. Elle apporte également son lot de questions en termes de confidentialité et de sécurité des données. Technologiquement, les solutions existent déjà. Sur une architecture d’IA générative propriétaire (un Harvey dédié à votre entrperise par exemple), le chiffrement des données de bout en bout, et la détention des clés de chiffrement par l’entreprise seule, est déjà à même d’apporter la sécurisation recherchée. La gestion des clés de chiffrement peut également être dévolue à une entreprise tierce, française ou européenne dans le cadre des mesures souvent prises par les sociétés pour se considérer affranchies du fameux « Cloud Act » étatsunien. C’est le cas par exemple des solutions déployées par des acteurs tels Thalès ou Orange Business pour prendre en charge des clés de chiffrement de données hébergées sur des serveurs européens d’entreprises américaines.
Nous verrons par ailleurs que ces mesures relèvent davantage de la communication que d’une réalité technologique tangible. En tout état de cause, pour se développer et attirer les cabinets français, la gestion des informations sensibles par une IA nécessitera donc d’être adossée à des garanties solides pour protéger les droits des clients et maintenir la confiance de la profession et des clients finaux.
Il est impératif que les avocats s’assurent que l’utilisation de telles technologies respecte strictement les normes éthiques et les obligations déontologiques de la profession.
Risque de dépendance et d'affaiblissement des compétences
Un autre risque potentiel réside dans la dépendance excessive à l’égard de l’IA, qui pourrait entraîner une érosion des compétences traditionnelles d’analyse et de raisonnement juridique. Il est crucial que les avocats maintiennent un équilibre entre l’utilisation des outils d’IA comme Harvey et le développement de leur propre jugement professionnel.
Perspectives: à quoi ressemblera l'intégration de l'IA dans la pratique juridique?
Se former pour maîtriser les futurs outils du quotidien
Pour maximiser les avantages des applications telles Harvey tout en minimisant les risques, une formation précise et efficace des avocats à la prise en main et la maîtrise des outils d’IA est essentielle. Cette synergie peut enrichir la pratique juridique, en combinant l’expertise humaine en matière de jugement, d’éthique, d’intelligence émotionnelle et situationnelle, avec la capacité de l’IA à traiter sans fatigue, sans coups d’humeurs, et -de plus en plus- avec le moins de biais possible des volumes massifs d’information de manière efficace.
La nécessité de parcours de formation et d'adaptation continue
La clé d’une intégration réussie de l’IA dans le domaine juridique réside dans la formation et l’adaptation continue des professionnels du droit. Les avocats doivent acquérir des compétences en intelligence artificielle et comprendre ses applications et limites dans le cadre juridique. Comme souvent, il semble que l’innovation viendra des clients eux-mêmes, qui utilisent déjà l’IA pour leurs propres activités et en attendront de même de leurs conseils juridiques.
Par ailleurs, suivre la réflexion en cours sur les implications éthiques de l’utilisation de l’IA est indispensable pour aiguiser son jugement et développer ses compétences de manière responsable.
Préparer l'avenir en comprenant les avantages et limites d'une application comme Harvey
Les applications telles Harvey, qui vont se multiplier -déjà deux équivalents français au moment où sont écrites ces lignes en février 2024- représente à la fois une opportunité exceptionnelle et un défi pour la profession d’avocat. En tant qu’assistant, cet outil offre le potentiel d’améliorer significativement l’efficacité et la qualité du conseil juridique. Cependant, les avocats doivent naviguer avec prudence, en veillant à ce que l’utilisation de l’IA renforce plutôt qu’elle ne compromette l’intégrité et les valeurs fondamentales de la profession. L’avenir de la pratique juridique avec l’intégration de l’IA comme Harvey semble prometteur, à condition que les professionnels du droit restent engagés dans une formation continue et une réflexion éthique rigoureuse.
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